La gazette by Camila Brua

Changer de métier, tout abandonner et repartir de zéro à 32 ans, après 10 ans d’expérience dans un autre domaine et avec un bébé en bas âge, n’a pas été une mince affaire. 

Si je partage mon expérience aujourd’hui, c’est parce que je sais combien il est difficile d’oser changer de voie, surtout lorsque l’on a des responsabilités familiales et un passé professionnel bien ancré. Pourtant, il est possible de réécrire son histoire, de transformer ses peurs en force et de faire de ses rêves une réalité, je t’explique mon histoire et mes doutes ❤️

De responsable marketing à créatrice : mon chemin vers l'entrepreneuriat

Pendant près de dix ans, j'ai évolué dans le domaine du marketing et de la communication, occupant des postes de Responsable Marketing au sein de grands groupes. Ce parcours professionnel m'a apporté une solide expérience, mais aussi une profonde réflexion sur ce que je voulais vraiment accomplir dans la vie. En tant que femme, je crois que l’on ressent davantage le besoin de se sentir utile, d’apporter du sens à son travail, au-delà des chiffres et des stratégies commerciales.

Plus j’avançais dans ma carrière, plus je réalisais que je ne trouvais plus l’épanouissement que je recherchais. Même si j’avais coché toutes les cases de la réussite professionnelle selon les « standards classiques » : un poste à responsabilités, un bon salaire, une évolution stable. Pourtant, je n’étais pas épanouie, je ne me sentais pas heureuse et une petite voix intérieure me poussait souvent à me demander : "Est-ce vraiment ce que je veux faire pour le reste de ma vie ?"

Et puis, mon souhait de maternité est venu bouleverser mon regard sur mon avenir. Le parcours PMA que j’ai vécu, ma grossesse mais aussi le fait de devenir mère m’a donné une nouvelle perspective sur la vie : je ne voulais plus simplement suivre un chemin tracé, je voulais créer le mien.

Mais tout abandonner après dix ans de carrière n’a pas été une décision facile. Entre les doutes personnels, la peur de l’échec, le regard des autres ou encore le syndrome de l’imposteur, chaque étape a été un véritable défi.

Quitter le confort du salariat : un pari risqué

On ne va pas se mentir, travailler dans un grand groupe offre une certaine stabilité : un salaire régulier, des avantages en nature, des opportunités d’évolution. Et pourtant, malgré cette apparente sécurité, une lassitude s’est installée. En 10 ans d’expérience j’en étais à mon 8^ème poste car je me disais toujours qu’il y avait une chose qui n’allait pas. Ce n’était pas une insatisfaction brutale, mais plutôt un questionnement quotidien. Chaque jour ressemblait au précédent, les réunions s’enchaînaient, les projets défilaient… mais au fond, il me manquait quelque chose.

Au fil du temps, j'ai ressenti le besoin d'un changement radical. L'envie de créer de mes propres mains, de donner du sens à mon travail, de donner vie à mes idées et de m'affranchir des contraintes du monde de l'entreprise s'est imposée comme une évidence.

Faire face aux doutes et au regard des autres

Lorsque j’ai annoncé ma reconversion, les réactions ont été mitigées. Certaines rares personnes de mon entourage m’ont encouragée, admirant mon courage et mon audace. La plupart, en revanche, ont réagi avec scepticisme, voire avec incompréhension. J’ai entendu des phrases comme :

• "C’est une lubie, tu le regretteras."
• "Pourquoi quitter un poste stable pour une activité incertaine ?"
• "Tu es sûre que c’est une bonne idée, avec un enfant en bas âge ?"
• "Tu avais une belle carrière, pourquoi tout gâcher ?"
  

Ces remarques ont été difficiles à entendre. Elles résonnaient comme des doutes amplifiés, venant appuyer mes propres peurs. Et si elles avaient raison ? Et si j’échouais ? Allais-je réellement réussir à vivre de ma passion, ou étais-je en train de faire une erreur irréversible ? Les postes en Marketing à Marseille étant tellement rares, la situation accentuait mes doutes.

Dans ces moments de doute, j’ai compris une chose essentielle : bien souvent, les gens projettent sur nous leurs propres peurs et leurs propres limites et blocages. Ce n’était pas tant mon projet qui leur faisait peur, mais l’idée même de sortir du cadre, de s’éloigner du chemin tout tracé.

Ces remarques ont été difficiles à entendre, mais elles ont aussi renforcé ma détermination. Écouter mon intuition et croire en mon projet ont été mes meilleures armes pour avancer.

L'entrepreneuriat au féminin en étant mère : un défi supplémentaire pour trouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

Se lancer dans l’entrepreneuriat est une aventure exigeante, mais le défi prend une toute autre dimension lorsque l’on est une femme et, qui plus est, une mère. Entre les responsabilités professionnelles et les impératifs familiaux, il faut jongler avec plusieurs casquettes, souvent en même temps, sans jamais vraiment pouvoir appuyer sur "pause".

L’un des premiers défis, et non des moindres, est la gestion du temps. Contrairement au salariat où les horaires sont fixes, l’entrepreneuriat ne connaît pas de limites claires. Mais cette flexibilité, si précieuse, peut aussi être une épée à double tranchant : comment être pleinement investie dans son projet sans négliger sa famille ?

Le poids des injonctions sociales en tant que femme entrepreneure

Être une femme entrepreneure, c’est aussi faire face à des clichés tenaces. Encore aujourd’hui, beaucoup considèrent que la place d’une mère est d’abord auprès de ses enfants et que se lancer dans une activité indépendante est un "caprice" ou un "loisir".

J’ai souvent entendu des remarques du type :

• "Tu ne devrais pas attendre que ton enfant soit plus grand pour te lancer ?"
• "Comment feras-tu pour tout gérer ? Tu ne risques pas de t’épuiser ?"
  

Ce genre de réflexions, bien que parfois formulées avec de bonnes intentions, renforcent un sentiment de culpabilité qui pèse déjà sur beaucoup de mères entrepreneures. La vraie question : Est-ce que l’on poserait ces questions à un homme qui se lancerait au même stade que moi ?

Même si ces remarques sont dures à entendre , au fil du temps, j’apprends à ne plus m’y attarder. Je sais pourquoi je fais ce choix, et je suis convaincue qu’être épanouie dans mon travail fait aussi de moi une meilleure mère !

Un choix que je ne regrette pas

Malgré les doutes, les difficultés et les sacrifices, cette reconversion a été la meilleure décision de ma vie. Aujourd’hui, je m’épanouis pleinement dans la création et je suis fière du chemin que j’ai parcouru.

L’entrepreneuriat m’a offert une liberté que je n’aurais jamais eue en restant salariée. La liberté de choisir mes horaires, de travailler selon mes propres valeurs, de créer quelque chose qui me ressemble vraiment ! Mais il permet aussi de s’épanouir, de se sentir alignée avec ses aspirations et de créer une vie professionnelle qui a du sens.

Et surtout, il y a une immense fierté à voir son projet grandir et montrer à ma fille qu’il est possible de suivre ses rêves, même quand le chemin est semé d’embûches !

J’espère que mon histoire inspirera celles et ceux qui hésitent à franchir le pas. Si vous avez un rêve, une passion enfouie, osez ! L’aventure entrepreneuriale est un véritable défi, mais aussi une formidable opportunité de se réaliser ✨

Et vous, avez-vous déjà envisagé une reconversion ? N’hésitez pas à me partager votre expérience, j’adorerais échanger avec vous !

À très vite pour un prochain article !
X.O.X.O (Si t’es de 90’ je suis sûre que t’as la réf ✨)